Jean-Yves Gilet, le directeur général du fonds stratégique d’investissement, juge que la Banque publique d’investissement devrait renforcer les moyens et mettre d’avantage en cohérence les outils publics de financement. Il l’a précisé ce 17 octobre, au matin, aux Assises de l’industrie, à Paris.

« En renforçant les moyens et en les mettant en cohérence, la banque publique d’investissement est structurant pour notre économie », a assuré Jean-Yves Gilet, le directeur du fonds stratégique d’investissement, à l’occasion des Assises de l’industrie organisée par L’Usine Nouvelle.

Alors que le schéma définitif de la BPI etait présenté ce matin du 17 octobre  en conseil des ministres, le directeur général du FSI a dores et déjà annoncé que « la BPI ne sera pas de l’habillage ».

La future banque devrait regrouper Oséo mais aussi le Fonds stratégique d’investissement (FSI) et la Caisse des dépôts et consignations (CdC) entreprises. « Quand des outils marchent, il faut les garder », assure Jean-Yves Gilet. Le fonctionnement d’Oséo est souvent plébiscité par les chefs d’entreprises. Pour le FSI, « il y a des choses à préciser. Mais la doctrine d’investissement s’améliore et s’affirme en permanence », assure son directeur.

Pour le FSI, le principal objectif de la banque publique d’investissement devra être de répondre au « déficit d’investissement en équipement de la france ». Elle devra pour cela « faire travailler dans le même sens tous les outils avec des choix de priorité ».

Retrouver des capacités d’analyses stratégiques

Car au niveau des moyens, Jean-Yves Gilet jugent que la force de frappe de 30 milliards d’euros mobilisables dont disposera la BPI est à la fois « beaucoup et peu comparé à la capitalisation du SBF 250 », même si la banque devrait intervenir en complémentarité de fonds privés. « Il faut faire plus efficace », conclut le directeur du FSI.

Pour être plus efficace dans ses choix de secteurs à soutenir, la France devrait retrouver ses capacités d’analyses stratégiques.« Depuis la disparition du commissariat général au plan, nous manquons d’outils d’éclairage du futur. Or la politique industrielle signifie faire des choix », critique Jean-Yves Gilet, qui a lancé une quinzaine d’études sectorielles pour identifier les champions cachés de chaque filières. 81 % des investissements du FSI, qui intervient en investisseur minoritaire dans le capital de PME ou de grands groupes, ont été faits dans six secteurs industriels stratégiques, dont l’automobile, le parapétrolier, le numérique, l’énergie…

Un peu plus tôt dans la matinée, en ouverture des Assises de l’industrie, le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg a assuré que « la banque publique pourra intervenir seule dans certains cas, du fonds propres au BFR ». Mais « ce ne sera pas une usine à subvention », a assuré le ministre. « Ce ne sera pas non plus une banque des présidents de régions ou du ministère qui financera les canards boiteux ».