Vous mettez en avant le management par la confiance. Pourquoi cette conviction ?

Mon expérience dans le leadership des organisations l’a forgée. La confiance se mérite, elle se construit mais peut se perdre si trop de distance apparait. Le dirigeant doit écouter et orienter, puis convaincre ses équipes, qui elles-mêmes avec leurs propres équipes, transformeront sa vision en acte opérationnel. Sur le papier, tout le monde est d’accord ; dans la réalité c’est beaucoup plus complexe…

En quoi est-ce complexe ?

Les collaborateurs ont des aspirations nombreuses et souvent différentes a priori de celles du dirigeant. Reconnaître ces différences, les rattacher à une vision partagée et en faire un facteur de réussite d’un projet collectif, c’est à la fois une condition et une clé de succès pour un dirigeant. L’accélération du changement renforce la nécessité de transformer les business modèles et donc les modèles managériaux. Je l’entends souvent « Il y a quelque chose qui ne fonctionne plus… ».

Ce que l’on appelle l’industrie 4.0 ou industrie du futur ?

Oui, en quelque sorte : la transformation numérique bouleverse les repères. Mais, le « 4.0 » ne se réduit pas à des robots qui remplaceraient des humains ! C’est surtout changer son business model, dégager de nouvelles opportunités client et envisager de nouvelles pistes de croissance par l’usage et les services. Plus de transversalité, plus de connections possibles, cela oblige les entreprises à se transformer. Ces transformations ne doivent pas faire peur, elles sont au contraire porteuses de croissance et de profitabilité ! l’ignorer est se mettre à risque …

Les investisseurs, partenaires financiers sont prêts ?

Ils le sont déjà ! Croire en l’avenir est aussi une marque de confiance. L’enjeu principal pour eux est dans les organisations futures et dans les projets qu’elles peuvent générer. Financer des entreprises pour assurer leur développement interne et externe est une condition indispensable mais non suffisante ! Le leadership est une condition sine qua non.

Depuis la création de Gilet Trust Invest, vous n’avez pas changé d’avis apparemment ?

Plus que jamais la confiance reste mon leitmotiv. Dans les échanges et missions que j’effectue, je constate combien il peut être difficile pour un dirigeant de déployer ce mode de management. Non pas qu’il ne le souhaite pas, mais la pression du quotidien l’accapare et lui laisse peu de temps. Or, pour créer de la confiance, en interne comme à l’extérieur, il faut du temps, se poser, construire pour agir, …

C’est votre rôle en tant que consultant ?

Je le conçois comme celui d’un catalyseur. Il faut susciter les actions et réactions sans les imposer, voire même sans y participer : le projet est celui de l’entreprise et de son dirigeant, pas celui du consultant ! En aidant les équipes dirigeantes à prendre du recul, à lutter contre la tyrannie du temps, je cherche à leur permettre l’appropriation de la transformation en cours et de formuler les convictions, souvent implicites, qui les guident … et surtout de les partager. En faisant cela, ils génèrent la confiance des équipes, gage d’une mise en place efficace : une belle stratégie sans exécution ne vaut rien ! Ce n’est pas si difficile que cela. Il suffit de le vouloir. Un dirigeant qui le comprend a déjà l’envie de mettre l’humain au cœur de ses attentions, pas par bonté d’âme mais parce que c’est la condition de la réussite.